« Alain Avello prononçait, lors de la session du 24 juin 2016 du Conseil régional des Pays de la Loire, un vœu demandant à l’Assemblée régionale d’en appeler à l’Etat pour qu’il remplisse sa mission de maintien de l’ordre à l’occasion des manifestations ayant lieu à Nantes, et pour la dissolution des milices « antifas » :
Monsieur le président,
Chers collègues,
depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois maintenant, Nantes est, manifestation après manifestation, le théâtre d’actes inouïs de guérilla urbaine.
Infiltrés dans les manifestations contre la loi travail, des « casseurs », pour reprendre le vocable consacré, attaquent les forces de l’ordre, vandalisent les édifices publics, saccagent les établissements bancaires et, tout aussi bien, les simples commerces.
Nantes, où siège notre Assemblée, et qui s’était forgé la réputation de ville où il faisait bon vivre, est donc, aux côtés de Rennes ou de Toulouse, par exemple, l’une des villes françaises les plus fréquemment et gravement victimes d’exactions perpétrées par des bandes aussi violentes qu’organisées…
Mais, à se contenter de parler de « casseurs », la platitude d’une dénonciation risque d’occulter la spécificité d’une organisation.
La réalité, c’est que ces bandes rassemblent des individus d’extrême-gauche, des anarchistes, s’autodésignant parfois comme « autonomes » ou, le plus souvent, comme « antifas » ; c’est aussi qu’ils sont rompus au combat de rue, organisés et entraînés ; c’est que les individus qui les composent viennent pour partie de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, zone, comme l’on sait, de non-droit leur servant de base arrière, mais aussi, ne l’oublions pas, parfois de l’étranger, d’Allemagne ou d’Italie, en particulier ; c’est enfin que nombre d’entre eux sont identifiés et connus des services de police.
Voilà donc ce que sont ces hordes extrémistes ultraviolentes qui sèment le chaos et la désolation dans nos centres-villes !
Les victimes de ce chaos, ce sont les riverains et, principalement, les commerçants qui sont obligés de fermer leurs commerces et voient bien souvent leur outil de travail saccagé.
Qu’ils reçoivent tout notre soutien !
Ce sont évidemment, aussi et d’abord, les forces de l’ordre qui se trouvent en première ligne face au déchaînement de la violence dont ces bandes se rendent coupables.
Nous n’avons de cesse de les soutenir aussi, et avons dénoncé avec vigueur la campagne honteuse de dénigrement dont elles ont été victimes, à l’initiative de la CGT, tout particulièrement, campagne bénéficiant de surcroît de relais médiatiques, comme celui d’un site internet d’information qui a prétendu fustiger une imaginaire « mécanique de la répression »…
Nous dialoguons fréquemment avec des policiers et des gendarmes, et ils nous confient au contraire n’être nullement incités à réprimer, voire ne recevoir comme ordre que celui de l’inaction !
Comment ne pas considérer alors le traitement de cette violence par le gouvernement comme relevant d’une stratégie irresponsable de pourrissement ?
A nos yeux, il y a bien de la part du gouvernement une instrumentalisation des violences qui se produisent à l’occasion des manifestations légitimes contre la loi travail : ces violences lui permettent d’étouffer le débat de fond, de détourner l’attention de l’opinion publique de l’essentiel, à savoir le saccage par cette loi du droit du travail, et de tenter de discréditer un mouvement populaire, dont je tiens à souligner une nouvelle fois la légitimité !
Et c’est d’ailleurs une stratégie bien connue que celle de laisser pourrir les mouvements sociaux, quand un gouvernement comme celui-ci joue contre les intérêts des salariés, et, au-delà, quand une classe politique conduit avec constance des politiques d’inspiration ultra-libérale téléguidées par l’Union Européenne, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies.
Les élus et responsables politiques du groupe auxquels j’appartiens s’inquiètent au plus haut point de cette stratégie délétère : faudra-t-il attendre que, face à la faiblesse consentie de l’Etat, et de surcroît en situation d’état d’urgence, il y ait de plus en plus de blessés parmi les fonctionnaires de police, de plus en plus de commerçants victimes, que des milices d’autodéfense se forment, que la paix sociale soit à ce point compromise que pèsent les menaces les plus graves sur le pacte républicain lui-même ?
Je forme donc le vœu que cette assemblée, unie et d’une seule voix, en appelle clairement et résolument à l’Etat, qu’elle le rappelle à sa mission fondamentale de maintien de l’ordre !
Qu’en le mettant en garde contre le dévoiement que constituerait une restriction du droit constitutionnel à manifester, elle lui rappelle que c’est à lui qu’il incombe, en dehors des cortèges, d’assurer la sécurité des manifestations publiques.
Que ceux qui agissent contre le mouvement social par les violences qu’ils commettent soient systématiquement arrêtés, poursuivis et sévèrement condamnés par la justice.
Que les milices autoproclamées « antifas », mais dont les agissements et méthodes relèvent du véritable fascisme, soient une fois pour toutes interdites et dissoutes, comme nous le demandons en vain depuis des années.
Que se fasse jour la volonté politique d’évacuer la « ZAD » qui défie de façon intolérable l’Etat de droit et sert de base arrière à ces groupes ultraviolents déferlant à l’occasion sur nos centres-villes.
Je forme enfin le vœu, et il sera d’autant plus audible en ce jour historique pour les peuples d’Europe, le vœu donc que l’Etat recouvre l’ensemble des pans de sa souveraineté confisqués par l’Union européenne, de sorte à ce que l’on cesse d’organiser la casse du droit du travail, sous l’impulsion des directives de l’UE, de sorte à abandonner ce projet insensé d’aéroport, nourri notamment par le contre-modèle d’une Europe des méga-régions, de sorte enfin à pouvoir interdire l’entrée sur le territoire de ceux qui y pénètrent pour y semer le chaos.