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Communiqué de presse d’Alain Avello
Membre de l’Equipe nationale des Patriotes
Référent national à l’Ecole – Les Patriotes
Président de Racine – les enseignants patriotes
Conseiller régional des Pays de la Loire
Enseignement professionnel : la revalorisation
ne passe pas par les régions
Jean-Michel Blanquer n’a pas lésiné sur la mise en scène, allant jusqu’à se faire photographier dans un tractopelle, en pleine cour du ministère, pour présenter sa réforme de la voie professionnelle. Bien au fait de surcroît de ce que celle-ci souffre d’un lourd déficit d’image, il se montre également prodigue en mesures visant à la revaloriser.
Ainsi a-t-il notamment annoncé, que le Bac professionnel comprendra désormais un oral au cours duquel l’élève présentera le chef-d’œuvre qu’il aura réalisé durant l’année, la finalité affichée étant de «cultiver la fierté» ; ou encore la création de « campus des métiers nouvelle génération » voués à devenir des pôles d’excellence technique et professionnelle.
L’insistance du ministre sur ces « campus » est révélatrice à un double titre : brandi tel un sésame et une panacée, alors qu’il en existe déjà 78 et que leur efficacité reste à démontrer, cela confirme les effets d’annonce qu’il excelle à produire ; mais, surtout, cela souligne l’intention de se défausser sur les régions, auxquelles reviendraà n’en pas douterde financer ces dispositifs.
D’ailleurs, la perspective assumée des mesures envisagées est-elle de combler l’écart entre l’enseignement professionnel et la formation professionnelle non-scolaire, préalable d’un transfert aux régions des compétences en matière de formation initiale sous statut scolaire, et moyen de revoir à la baisse la formation initiale, ce qui favorisera l’ « employabilité » flexible, c’est-à-dire précaire, en répondant aux besoins immédiats et transitoires de l’économie locale.
Nul étonnement de ce fait à ce que cette réforme de l’enseignement professionnel se paie par une réduction de la durée du cursus, par une baisse prévisible des horaires alloués aux enseignements fondamentaux (16% d’heures de mathématiques en moins, et 13% en lettres-histoiresur trois ans, selon les estimations), le tout permettant la suppression de près de 5 000 postes d’enseignants, selon nos calculs.
Si, aux Patriotes, nous sommes convaincus que l’enseignement professionnel souffre principalement d’une profonde dévalorisation et qu’il doit mieux garantir l’insertion dans la vie active, nous ne pensons pas que sa revalorisation puisse passer par les régions ni par une subordination de l’offre de formation aux besoins de l’économie locale.
C’est au contraire à un Etat-stratège qu’il doit revenir de mener une véritable politique de formation professionnelle, sous statut scolaire tout particulièrement, allant dans le sens de l’intérêt individuel de chaque jeune en formation, future salarié, et dans l’intérêt collectif de l’économie nationale.