« Pas de quoi chômer… »
Edito d’Alain Avello pour le n°2 de « La Lettre » (septembre 2014)
La promotion de Najat Vallaud-Belkacem ne laissera pas au Collectif Racine « de quoi chômer », pour reprendre les mots prononcés par Marine Le Pen, dimanche dernier, à l’occasion de son discours de clôture des Universités d’été du Front National de la Jeunesse. Le gouvernement Valls II, nous l’aurons compris, c’est en effet le libéralisme débridé au pouvoir : libéralisme économique d’abord, avec le banquier d’affaire Macron à l’économie et à l’industrie, libéralisme judiciaire ensuite, à travers le laxisme d’Etat qu’institutionnalise depuis plus de deux ans la Garde des Sceaux, libéralisme sociétal, enfin, et dans sa forme la plus aboutie, avec la nouvelle promue rue de Grenelle, dont les précédents actes gouvernementaux témoignent de cette obsession d’arracher l’individu à toute appartenance, y compris familiale, et à tout déterminisme, fût-il biologique.
La question cependant demeure de savoir comment Madame Vallaud-Belkacem traitera les dossiers hérités de ses prédécesseurs : cette calamiteuse « réforme des rythmes scolaires » suscitant inquiétudes légitimes et mécontentement croissant, ce projet d’en finir avec les « notes sanctions » laissé en chantier par l’éphémère ministre Hamon, l’introduction subreptice, sous couvert de lutte contre les discriminations, de la scandaleuse « théorie du genre »… Ces réformes et projets n’avaient d’autre inspiration qu’idéologique. Ils étaient donc dépourvus de toute justification, quand l’Ecole de la République ne cesse de s’enfoncer dans le déclin, un déclin que seule pourrait enrayer une politique scolaire inspirée par une vision de ce que l’Ecole doit être et par une véritable ambition de la sauver du naufrage.
Quand bien même voudrait-on se garder de tout procès d’intention, il n’est sans doute pas hasardeux de gager qu’avec Madame Vallaud-Belkacem, dont la méconnaissance des dossiers est patente, ce sera toujours moins de fond et toujours plus d’idéologie. L’obstination à imposer les « nouveaux rythmes scolaires » partout, y compris aux communes qui ne sont pas en mesure de les appliquer, a déjà commencé à en témoigner. Faut-il de surcroît s’attendre à ce que, sous prétexte de « lutte pour l’égalité », soit davantage favorisée encore l’immixtion d’associations communautaristes en milieu scolaire ? que, sous prétexte de « déconstruire les stéréotypes sexués », quand Madame le ministre justifia pourtant le port du voile intégral, soient amplifiées ces expérimentations faisant de nos enfants les cobayes de l’ « égalité réelle » ?…
Alors oui, le Collectif Racine, aura d’autant moins de quoi chômer que la vigilance dont il fera preuve sera sans relâche et de chaque instant !